Implantée à Caen, en Normandie, la compagnie Le Ballon Vert cultive un théâtre en liberté, qui transforme la ville en scène et investit l’espace public comme un terrain d’expression artistique et citoyenne. Elle agit là où l’art interroge nos usages, réveille nos imaginaires et contribue à la mise en vie de nos lieux de passage, de mémoire et d’échange. À travers le patrimoine matériel, immatériel et naturel, elle tisse des récits qui mêlent les langages du spectacle vivantet de l’art urbain, au service d’une expérience sensible, populaire et exigeante. Investir les places, les rues, les parcs, les façades d’immeubles, les sites patrimoniaux ou un quartier entier, devient alors une manière d’interroger la relation entre l’œuvre, le lieu et le public, et de faire de cet émerveillement partagé notre point de rencontre.
Co-dirigée par Amélie Clément (artistique) et Marie Clouet (production), les compétences, savoirs-faires et pratiques artistiques qui s’y déploient, y sont multiples. C’est une équipe en mouvement, dont l’enjeu commun est de faire de nos doutes, de nos peurs et de nos diversités un socle fertile pour mieux faire face aux défis de demain.
Depuis sa première création en 2015 avec la trilogie Octopus (théâtre radiophonique pour 300 spectateurs) jusqu’à la Parade Opératique en 2025 (oeuvre grand format ayant réuni plus de 150 000 spectateurs), la compagnie n’a cessé de grandir et de gagner en reconnaissance au sein du paysage professionnel des arts de la rue et du public.
Cette traversée poétique s’est construite au fil d’explorations multiples : diversité des formats, variété des outils, richesse des sujets. De Marguerite Duras à Hannah Arendt, en passant par Flaubert, la compagnie s’est aventurée sur des territoires de recherche littéraires et philosophiques variés mais toujours guidée par une singularité artistique au sein d’une écriture pluridisciplinaire, propice à une rêverie bien ancrée dans le réel.
Le Ballon Vert s’est inventé dans le dialogue: habitant·e·s, partenaires associatifs, collectivités, entreprises… Son processus de création repose sur la coconstruction: une démarche attentive et partagée, pensée «avec et pour» les acteurs d’un territoire. C’est ainsi qu’au fil des années, la compagnie a su nouer un réseau d’interconnaissances riche et pluriel.
Auteur.rice.s, sociologues, chorégraphes, plasticien.ne.s, urbanistes, historien.ne.s … Les problématiques propres à l’espace public sont multiples et dans la compagnie, les joeur.euse.s sont nombreu.euse.s.
Nous oeuvrons dans la rue pour ré-enchanter la fable du monde, faire émerger de notre quotidien, un émerveillement. L’architecture, notre mémoire collective, qu’elle soit matérielle ou immatérielle, sont autant d’outils qui nous servent à interroger nos espaces de vie et les récits qui les ont bâtis, qui parle, à qui, pourquoi ?
Amener de nouvelles conversations pour se demander ce qui fait sens commun, pour nous, ici et maintenant. Notre poème se veut kaléidoscopique, considérant ainsi un nombre fini d’éléments, où pourtant il y est autorisé un nombre indéfini de combinaisons, d’hypothèses à débattre.
Comment transformer nos espaces de vie en espace des possibles ?